Esclave et fier. Pour certain d'entre nous c'est une certitude que nous avions depuis l'adolescence, voir même bien avant. Le mot esclave est un mot qui nous parle.
D'autre ne l'auront découvert que plus tard, au gré de lecture, de film, de rencontre.
Nous avons en commun cette expérience de l'incommunicable.
Dans notre monde ou tout est possible ou presque, dans l'indifférence générale on peut presque tout dire... sauf qu'on est un esclave.
Je ne parle pas ici de ceux, qui "jouent" a l'esclave, pensant qu'avec un collier et quelques baffes, pour une scène de quelques heures on est un esclave, et qu'après on reprend sa vie quotidienne.
Non je parle ici de ceux qui se sentent esclave, qui se vivent en esclave, et qui ont besoin d'une relation Maitre-esclave pour s'épanouir.
Je ne vais pas non plus reprendre les traditionnelles échelles Alpha-omega auxquelles on peut toujours se référer pour se situer.
Non être un esclave ce ne sont ni des théories, ni des pratiques, c'est avant tout une manière de ressentir et de vivre certaines relations a l'autre.
Il est d'ailleurs fréquent de voir que les esclaves sont souvent des gens dominants dans la vie civile. Faut il s'en étonner ? Un esclave qui assume sa nature et la vie d'esclave , est nécessairement quelqu'un qui a un fort niveau d'exigence, un gout du dépassement, qui a aussi de la personnalité et qui doit avoir appris a résister au jugement des autres.
Il n'est donc pas étonnant qu'ils aient donc des responsabilités, parfois importantes dans la vie civile.
Mais derrière tout cela, il reste une chose fondamentale, nous avons besoin de dépendre de notre Maitre, de lui obéir, de le servir, de l'admirer.
C'est l'élément déterminant, peu importe qu'il soit jeune, vieux, grand etc.. il doit nous dominer, pas avec un fouet, mais dans notre propre esprit, il est notre Maitre parce que nous le reconnaissons comme tel. Et peu importe au final comment il a obtenu ce résultat.
Mais dans le monde BDSM des réseaux nous rencontrons beaucoup de dominants qui confondent dresser et casser, dominer et mépriser. C'est cela a quoi nous devons prendre garde, au risque de nous auto détruire.
Nos Maitres sont le plus souvent des gens attentifs, qui sont parfois durs et exigeants, mais il savent ce que vaut un véritable esclave, un esclave qui se donne totalement et qui reconnait en eux son Maitre, plutôt que beaucoup de soumis dont la seul préoccupation est eux même et qui asservissent le dominant a leurs propres envies.
Par essence, l'esclave est inférieur, il se considère comme tel, il se vit comme tel, et a donc beaucoup de mal a prendre conscience de sa propre valeur.
C'est pourquoi il doit faire attention lors de ses rencontres a se faire respecter, a refuser ceux qui le méprisent en tant qu'humain et ne prennent pas conscience qu'ils ont le privilège d'avoir un véritable esclave près a les servir.
Un vrai Maitre ne refusera pas un esclave qui se respecte, qui se fait respecter et qui par conséquent fera respecter la propriété de son Maitre.
Nous n'avons donc pas a craindre de nous affirmer esclave, et nous devons en être fier, et je crois aussi que c'est en étant ainsi, fier de nous même, d'être ce que nous sommes, que nous donnerons envie a un Maitre de devenir notre propriétaire.
Je crois aussi que c'est a se prix, que nous esclaves pouvons donner le meilleur de nous même a nos Maitres.
Batard 440.